Autour de Jacques Trorial, dernier ministre en vie de De Gaulle, l’appel de quarante-cinq gaullistes contre Marine Le Pen.
Tout dans l’histoire du gaullisme s’oppose à cette extrême droite !
Publié le 19/04/2022
Tout dans l’âme de la France est imprégné des valeurs du gaullisme. Ces valeurs épousent notre caractère national si particulier : politique d’indépendance nationale, conciliation entre ordre et progrès, souci d’une juste reconnaissance des travailleurs, concorde autour d’un exécutif fort et stable, enfin rassemblement des forces républicaines dans un esprit de dépassement des clivages partisans. Notre belle histoire de France montre que c’est lorsque ces valeurs gaullistes ont été promues que notre pays a connu ses plus belles heures.
Nous, signataires de cette tribune, sommes résolument attachés aux institutions de la Cinquième République, telles que définies par le général de Gaulle et Michel Debré. Elles ont montré à la fois leur adaptabilité et leur robustesse face aux périls multiples de ces dernières décennies. Elles sont toutefois menacées par le risque d’une victoire de l’extrême droite à l’élection présidentielle, victoire qui n’amènerait qu’abaissement, division, malheur et ruine au pays.
Tout dans l’histoire du gaullisme s’oppose à cette extrême droite ! Elle a en effet été l’ennemi le plus ardent et le plus constant du gaullisme et du général de Gaulle, attentant à plusieurs reprises à sa vie et à celle des siens. L’extrême droite de Jean-Marie et Marine Le Pen s’est construite dans cette même détestation du gaullisme en réunissant tout ce qui s’y opposait, de Vichy à l’OAS. N’oublions jamais l’appel de Jacques Chirac à combattre le poison de l’extrême droite, un poison qui divise, pervertit et détruit.
Ce qu’il s’agit de défendre, c’est le pacte vingt fois séculaire entre la grandeur de la France et la liberté du monde.
En tant que gaullistes, nous ne pouvons que nous offusquer de voir les tentatives multiples de récupération de l’image et de la mémoire du général de Gaulle par ses opposants les plus farouches. Comment oublier que le Front national a été fondé par Léon Gaultier, ancien SS, chroniqueur à Radio Vichy et membre de la Milice française, par Roland Gaucher, milicien et responsable des Jeunesses nationales populaires, et plusieurs anciens de l’OAS ?
Nous, signataires de cette tribune, voulons donc réaffirmer avec force qu’être attaché aux valeurs du gaullisme, c’est faire bloc contre cette extrême droite au second tour de l’élection présidentielle, c’est refuser son nationalisme rabougri, son rejet de l’autre, son mépris de la différence. Le général de Gaulle a plus d’une fois montré que la réussite nationale passait par la concorde et le rassemblement. Les projets de division du Rassemblement national sont aux antipodes de cette vision et ne pourront nous conduire qu’à l’abîme.
Alors que la guerre est présente aux frontières de l’Europe, l’affiliation du Rassemblement national à une puissance en guerre avec le continent européen ne peut être acceptée. Ce qu’il s’agit de défendre, c’est le pacte vingt fois séculaire entre la grandeur de la France et la liberté du monde, c’est l’idée d’André Malraux selon laquelle la grandeur de la France vient du fait qu’elle tente de l’être au nom de toutes les autres nations, dont elle prend la défense dans l’adversité.
Surtout, loin des promesses fantasmagoriques et ruineuses de l’extrême droite, les valeurs du gaullisme imposent une vision réaliste de l’économie. Le projet du général de Gaulle a toujours été fondé sur une vision progressiste de la société, une association du capital et du travail, dans laquelle chacun est reconnu à sa juste place. C’est l’esprit de l’intéressement, de la participation et du dividende salarié, que le président de la République a justement remis au centre du débat sur l’économie de demain et que nous appelons à mettre en œuvre.
Pour toutes ces raisons, nous, signataires de cette tribune, gaullistes de cœur et de conviction, appelons tous nos concitoyens à voter et faire voter pour Emmanuel Macron.
*Les signataires de cette tribune :
Jacques Trorial, dernier ministre en vie du général de Gaulle ; Pierre Manenti, historien du gaullisme ; Franck Morel, avocat, ancien conseiller d’Édouard Philippe, de Xavier Bertrand et d’Éric Woerth ; Frédéric Alliot, maire adjoint de Saint-Quentin, président de l’association Gaullisme social pour une Nouvelle société ; Jean-Philippe Ansaldi, directeur de cabinet du Président de la Région Sud ; Benoist Apparu, ancien ministre, Maire de Châlons-en-Champagne ; Alexis Arras, adjoint au maire de Dax ; Thierry Baudier, ancien délégué national à la jeunesse du RPR ; Simon Beerens-Bettex, maire de Morillon ; Jérôme Bignon, ancien député et sénateur de la Somme ; Caroline Cayeux, maire de Beauvais ; Guillaume Chaban-Delmas, conseiller municipal de Bordeaux ; Paul Christophe, député du Nord ; Jean-Pierre Decool, sénateur du Nord ; Jean-Paul Delevoye, ancien ministre ; Gabriel Doublet, maire de Saint-Cergues, président d’Annemasse Agglomération ; Thibaut Duchêne, conseiller régional Grand-Est ; Jacques Godfrain, ancien ministre ; Ludovic Haye, sénateur du Haut-Rhin ; Benjamin Huin Morales, maire de Zimmerbach ; Thibault Lanxade, entrepreneur ; Frédérique Lardet, présidente du Grand Annecy ; Vincent Leroux, ancien conseiller de Jacques Chirac à l’Élysée ; Christian Le Roux, ancien conseiller de Paris, ancien 1er adjoint du maire du 7e arrondissement de Paris ; Julien Miro, conseiller municipal de Castelnau-le-Lez, conseiller métropolitain de Montpellier ; Marie-Anne Montchamp, ancienne ministre ; Alexandre Mora, ancien directeur général du Mémorial Charles-de-Gaulle ; Cendra Motin, députée de l’Isère ; Renaud Muselier, président de la Région Sud ; Michel Noir, ancien ministre, ancien maire de Lyon ; Patrick Ollier, ancien ministre, président de la Métropole du Grand Paris, maire de Rueil-Malmaison ; Denis Philippe, président de la CRESS Sud ; Daniel Raphoz, maire de Fernay-Voltaire ; Bernard Reygrobellet, président du Club Nouveau Siècle ; Jacques Rocca, délégué national de l’Alliance centriste ; Vincent Roger, ancien conseiller régional d’Île-de-France ; Frédéric Salat-Baroux, avocat, ancien secrétaire général de l’Élysée de Jacques Chirac ; Laurent Sauerbach, adjoint au maire de Viry-Châtillon ; Christophe Songeon, maire de Ballaison, vice-président de Thonon Agglomération ; Alain Terrenoire, député honoraire ; Marc Teyssier d’Orfeuil, lobbyiste, ancien délégué des jeunes du RPR à Paris ; Igor Trickovski, maire de Villejust ; Alex Türk, ancien sénateur du Nord, ancien président de la Cnil ; David Valence, maire de Saint-Dié-des-Vosges, président de la communauté d’agglomération de Saint-Dié-des-Vosges, vice-président du conseil régional Grand Est ; Stéphane Viry, député des Vosges.