Court résumé de la longue histoire des « Gaullistes de Gauche »
« Attention ! Réveillez-vous ou je sors mes gaullistes de gauche » disait le général de Gaulle quand la politique s’endormait ou traînait les pieds. C’est lui qui avait inventé le sigle : 1944, au cours d’une conversation à Alger, à la ville des Oliviers, de Gaulle avait dit à Philippe Dechartre qui arrivait des « maquis » : «vous allez rencontrer Vallon et Capitant, ce sont des « gaullistes de gauche. Ils vous plairont. »
Louis Vallon, René Capitant , Philippe Dechartre, Jacques Dauer, Alain Dutaret , Odette Goncet, Pierre Billotte, Leo Hamon, Jean Mattéoli, Yvon Morandat, Jean Runel, Roger Barberot, Jean-Claude Servant Schreiber, Gilbert Beaujolin, Marcel Landowski, Gilbert Grandval, Maurice Schumann, Edgar Faure, Jean de Lipkowski, Philippe de Saint-Robert, Bernard Bertry, ont laissé un nom dans l’histoire de la naissance de la Ve République.
Avec de Gaulle ils ont fondé le « Gaullisme social » . La presse, qui sait si bien défaire les réputations, fit la leur en les appelant, comme de Gaulle : « les gaullistes de gauche » . Pour marquer son intérêt et son estime, le Général avait averti ceux dont il privilégiait l’action politique : « Etre gaulliste c’est difficile, être de gauche c’est très difficile aussi. Alors ! gaulliste de gauche !! ». En fait il s’agissait, il s’agit encore, d’allier la justice et l’efficacité, l’Ordre Républicain et le mouvement social. Difficile oui. Raison de plus pour ne pas baisser les bras, aujourd’hui, alors que tout en politique devient plus difficile encore.
En effet, le mouvement gaulliste semble oublier ses sources et la gauche socialiste part à la conquête du centre libéral et marchand !! Cela nous ramène à ce que Jacques Chirac se plaît souvent à dire : « Là où il y a une volonté, il y a un chemin » .
N’oublions pas que de Gaulle a fait la France d’aujourd’hui et lancé des idées pour demain. C’est à dire : les institutions de la Ve République fondaient un Etat fort, « souverain » et démocratique, l’équilibre militaire et politique de la France entre les intérêts autogomiste, donc l’indépendance – la décolonisation, l’aménagement du territoire et l’« ardente obligation du plan » .
Enfin, de Gaulle affirmait le primat du social sur l’économie, la participation ou la « décolonisation intérieure» . Dans cette architecture politique dont on oublie aujourd’hui la grandeur, les gaullistes de gauche ont été de bons et de fidèles artisans et parfois des avant-coureurs. C’es t pourquoi ils ont encore aujourd’hui l’ambition d’être, moralement et politiquement, des disciples . Et, nous ne partons pas de rien.
Après l’élan historique des jours de 1958 cinq mouvements incarnèrent successivement le Gaullisme de gauche, naissant les uns des autres : « Le mouvement pour la Communauté », l’« Union Démocratique du Travail, (UDT ) » , « Le Centre de la Réforme Républicaine (C.R.R.) », « l’Union de la Gauche Ve République (UGVe) » « Le mouvement pour la S olidarité par la Participation (M.S .P) » dont les Présidents successifs furent le Général Pierre Billotte, Philippe Dechartre, Bernard Bertry, le Secrétaire général, Gilles Fauchart, et Alain Dutaret, Président du Conseil politique.
« Le Club Nouveau Siècle » est la féconde renaissance de ce long travail politique.
Gikie TALBOT